La progression des travaux de la première ligne de tram fait rebondir la question de la deuxième ligne et de son tracé.
Il n’est pas inutile de revenir à la proposition initiale du projet de tram qui était de desservir les quartiers dit de la politique de la ville. Cela reste à mon sens un axe essentiel de la réflexion à relancer .Comment donner aux habitants de la Rabaterie et de la Galboisière un accès rapide, régulier, confortable aux centres vitaux de l’agglomération ?
Il faut également se poser une autre question : le tram suffira-t-il à rendre attractif nos quartiers ? On pourra sans doute tirer des leçons intéressantes de la vie d’un quartier comme celui de La Villeneuve à Grenoble. Il est desservi au cœur par une ligne de tram. Elle a été mise en place dès sa conception étant entendu que dans le même temps on devait s’attacher à un peuplement socialement mixte. Ce fut le cas jusqu’aux années Carignon qui on défait la mixité en concentrant dans ce quartier les familles en situation difficile. On connait la gravité des évènements de l’été 2010. Le tram seul ne suffit pas, il faut aussi travailler à la qualité des logements sans envolée des loyers, à la qualité de l’environnement proche comme cela se fait actuellement sur le grand mail. Il faut également s’attacher à développer l’attractivité de notre ville pour favoriser une plus grande mixité sociale.
La question du tracé doit faire l’objet d’un débat soucieux de bien peser les enjeux au regard du poids des investissements en jeu .La desserte de notre ville et des quartiers de la politique de la ville est incontournable. Mais au-delà de notre commune ou devrait se prolonger le tracé ? Vers le sud et les 2 lions, les équipements de santé et d’éducation de Tours sud ? Ou bien alors vers l’est tourangeau, La Ville aux dames et Montlouis. La première hypothèse semble se contenir dans le cadre communautaire. Mais la deuxième peut sembler intéressante quand on observe les flux de circulations sur les bords de la Loire, au nord de notre ville .Décharger cet axe permettrait également de reposer la question du paradoxe d’une ville ligérienne qui tourne le dos au fleuve.
Rien ne peut s’envisager sans débat budgétaire. Dès lors la question de l’alternative que constituerait le bus à haut niveau de service semble opportune. Peut-il offrir la même qualité de service qu’un tram à un cout, relativement, moindre ? Cadencement, temps de trajet, qualité de l’information, adaptation de la capacité de transport, amplitude horaire. Autant de paramètres à examiner soigneusement.
La question du tram-train ne peut être écartée d’un revers de main. La proximité de la Galboisière, le prolongement possible vers l’est et la liaison vers le cœur de l’agglo peuvent sembler des atouts non négligeables. Les possibilités de connexion au réseau ferroviaires existant sont sans doute des opportunités à ne pas négliger.
La communauté d’agglomération contribue largement à la politique de la ville. Doter les quartiers en dépendant de moyens de transports collectifs de qualité est surement un des moyens indispensables à leur inclusion dans la vie économique et sociale de l’agglomération. L’intérêt communautaire me semble de ce fait avéré. Mais notre débat ne doit pas s’engager que sur la question du transport, il est un des éléments d’une question plus large : quelle ville et quelle agglomération voulons nous pour les décennies à venir ? Le débat ne fait que s’ouvrir.
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