Comme enseignant je sais que la façon dont on négocie la première journée de classe donne le la pour le reste de l’année. On y pose les premiers jalons de bonnes habitudes, on fixe quelques repères et puis on instaure un climat.
L’entame d’un mandat procède un peu de la même démarche et de ce point de vue la nuit du Fouquet puis le yacht de Bolloré (on avait parlé de retraite monacale) était de bons indicateurs. Le quinquennat de Nicolas Sarkozy aura bien été celui du clinquant, de l’esbroufe et des déballages en tout genre.
Aussi quand j’ai entendu parler de « présidence normale » j’ai tendu l’oreille. Et malgré les sarcasmes je me suis dit que ces quelques mots pouvaient être comme les premières gouttes d’un antidote. Qui d’entre nous n’a pas entendu la profonde lassitude de nos concitoyens devant le barnum présidentiel ? Mais à la première goutte il fallait bien ajouter des convictions plus étayées pour faire un choix, soumettre ce début de regard positif à un « cahier des charges » présidentiel : qu’est ce qui fera de notre candidat un bon président pour relever la France ?
En premier lieu il faut ne pas varier. Cela ne veut pas dire s’entêter ou s’enferrer. Cela veut dire ne pas céder sur les convictions fondamentales. Depuis deux ans François Hollande met au cœur de sa démarche la question des ressources publiques. La question de la fiscalité et de l’effort justement partagé, la nécessité de réduire l’endettement pour pouvoir mieux investir sont la base de sa réflexion. Ce n’était pas il y quelques mois la préoccupation de tous et il aura fallu la brutalité de la crise de la dette publique pour que beaucoup y viennent.
Il faut ensuite « parler vrai » aux citoyens. Ma famille a toujours été attentive à la chose publique et a toujours porté un regard admiratif sur Pierre Mendès France, celui qui pensait que le premier devoir premier d’un homme public était de ne pas maquiller la réalité. Ses qualités ne se sont que trop brièvement exprimées en responsabilité .Des années plus tard Jacques Delors n’a pas souhaité s’engager dans le combat présidentiel pour ne pas avoir à travestir la réalité et promettre l’illusion. François Hollande reprend le flambeau du parler vrai. C’est en parlant le langage de la vérité que l’on emportera une large adhésion qui seule permettra à la gauche de s’inscrire dans la durée nécessaire aux changements en profondeur dont notre société a besoin. C’est comme cela qu’une victoire de la gauche ne sera pas une simple alternance mais une alternative durable.
Pour être président il faut savoir échanger avec les français, dialoguer pour construire. Le projet politique, aussi élaboré et pertinent qu’il soit, est souvent perçu par les citoyens comme une abstraction détaché du réel. Seul le dialogue permet de le rattacher aux préoccupations de chacun. Seul l’échange permet de mettre en place des projets qui aident tout un chacun à reconstruire des horizons individuels. Depuis qu’il a entamé son chemin vers le printemps 2012 le dialogue est la préoccupation permanente de François Hollande. Il saura redonner à chacun du pouvoir sur le quotidien.
Pour présider notre pays il faut faire renaitre un projet commun, restaurer comme le dit François Hollande la promesse républicaine. Mettre au premier plan de notre projet la jeunesse répond assurément à cette nécessité. L’éducation doit recouvrer ses moyens, ses ambitions et entamer son indispensable mutation. L’emploi de la jeunesse ne peut plus être sacrifié sur le front de la guerre économique. L’état doit tendre la main à la petite enfance. Voila un grand dessein pour notre pays.
C’est avec beaucoup d’espoir que dimanche je déposerai un bulletin portant le nom de François Hollande dans l’urne de la primaire. J’espère par ces quelques mots vous avoir convaincu de faire de même.
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