J’ai déjà dit sur ce blog le bien que je pense du remodelage des rythmes scolaires. Voila près de 30 ans que j’ai entendu François Testu expliquer les dégâts que font chez nos élèves des journées déséquilibrés. Il y a un peu moins longtemps nous étions réunis à Dijon autour de Vincent Peillon et des sujets de l’éducation. Parmi les questions clés du redressement du système éducatif figurait celles des temps de l’enfant et René Clarisse chrono psychologue à l’université de Tours (voir ici ) nous avait donné les axes d’un changement profitable aux élèves.
Réorganiser le temps de la scolarité ne se limite pas à un déplacement de cases sur un emploi du temps. Que faire de ce temps libéré ? Où le placer pour tirer les enseignements des Chrono psychologues ? Comment le mettre en cohérence et non en juxtaposition ou pire en opposition avec les temps scolaires ? Comment mobiliser les ressources de notre commune pour faire de ces temps des moments profitables à l’enfant ? C’est à mon sens toute l’ambition des projets éducatifs territoriaux prévus par la loi de refondation de l’école (consultable ici)
Le débat organisé hier à Saint Pierre accueillait François Testu et Jean Bernardin du Groupe Français d’Education Nouvelle. Ce dernier disait que si la question des rythmes est centrale celles de la pédagogie ne l’est pas moins. Freinet, Wallon et d’autres ont depuis longtemps porté en marge de l’institution la question de l’innovation. Beaucoup continuent à le faire au sein des mouvements pédagogiques, que ce soit le GFEN ou l’ICEM (pédagogie Freinet). Le ministre lors de sa venue en juin avait évoqué des expériences telles que celle du collège Clisthène . Le projet de loi dit que les futures écoles supérieures du professorat et de l’éducation « assureront le développement et la promotion de méthodes pédagogiques innovantes » et qu’elles auront « vocation à être les fers de lance de la refondation pédagogique ». On ne peut dire que ce projet de loi manque d’ambition. Il pose un cadre pour mieux déployer l’action de l’école mais il imprime aussi fortement le mouvement pour la refondation pédagogique sans oublier d’associer les enseignants et la société à la définition des programmes.
Les socialistes d’Indre et Loire doivent s’engager sur ce projet. Nous devrions multiplier les rencontres, débattre, convaincre au plus près des citoyens, des acteurs de l’éducation. Les conférences citoyennes sans doute utiles pour une compréhension des actions engagées par le gouvernement. Mais des rencontres dans des cafés citoyens, dans des réunions de quartier, avec les acteurs de l’éducation doivent permettre d’engager le débat avec la société, en profondeur et de partir à la conquête de son adhésion à nos projets. Sans cela nous prendrions le risque de laisser la part belle à la résignation et à la défiance.
J'aurai l'occasion de revenir sur la richesse et l'ambition de cette loi résumée en une phrase "Une école juste pour tous et éxigeante pour chacun" N'est ce pas là un projet qui mérite que l'on engage un combat politique déteminé? J'y prendrai toute ma part.
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