Dans le projet du parti socialiste nous faisons une distinction entre la scolarité à deux et celle à trois ans. Pour nous la scolarité à trois ans doit devenir une obligation, à deux ans une possibilité garantie aux parents qui en font le choix. Pourquoi cette distinction ?
Parce que tous les enfants n’avancent pas d’un même pas. Entre deux ans et trois ans la maturation affective intellectuelle et affective ne progresse pas à la même vitesse. De ce fait chaque enfant n’est pas prêt à rejoindre l’école maternelle au même moment. Dans le même temps chaque famille doit pouvoir préparer et décider de cette première séparation en toute sérénité.
Quand la maturité de l’enfant est là et qu’elle se conjugue avec une volonté familiale quels avantages y a-t-il à une scolarité précoce ?
Une éducation précoce à la perception et à la distinction des sons permet de préparer l’entrée dans la lecture en anticipant sur ce qui peut être chez certains enfants une source de difficultés importantes.
Les activités scolaires permettent d’enrichir le vocabulaire. Le bénéfice est double. D’une part on aide l’enfant à faire de la langue un meilleur outil de communication. D’autre part l’enrichissement lexical permet d’enrichir les outils intellectuel, de les affiner, d’accéder plus aisément à la pensée logique.
Pour les enfants des familles non francophone la scolarité précoce favorise un bain linguistique qui permet de gommer les difficultés liées à une pratique moins assidue de la langue française On a là sans aucun doute un puissant outil d’intégration.
Quel moyen faut-il mettre en œuvre pour que puisse s’exercer ce droit à la scolarité à deux ans ?
Une stabilisation de l’offre est indispensable. A Saint Pierre des Corps, comme ailleurs, la valse des ouvertures et fermetures ne crédibilise pas l’école à deux ans auprès des familles. Elles ont besoin d’anticiper pour gérer des paramètres multiples et contraignants : travail, déplacements, mode de garde. Seule la stabilité de l’offre permet de faire un choix serein, éclairé.
De son coté l’école maternelle doit dire clairement et publiquement son ambition. La compréhension des projets scolaires par les familles implique leur promotion. La communication des projets d’école reste pour l’essentiel une affaire interne, en direction de la hiérarchie. Pourquoi ne pas en faire la chair d’une communication efficace en direction de nos concitoyens ? A Saint Pierre des Corps le site internet serait certainement un support intéressant et permanent pour les projets des écoles. Notre journal municipal doit également largement diffuser les éléments du débat autour de la scolarité précoce. Cela ne pourra qu’aider les parents à faire le choix éclairé d’une scolarité à deux ans.
Il nous reste à ouvrir ce chantier. Pour faire entrer cette ambition dans la réalité, il faudra bien ouvrir des classes, faire des choix. A saint Pierre des Corps c’est cinq postes qui seraient nécessaires, ce qui n’est pas un mince effort. Je doute que la droite en soit capable, à la fois par philosophie et par choix de gestion. Seule la gauche peut faire ces choix et, à mon sens, dans le cadre d’un projet éducatif décentralisé proche des acteurs et des collectivités.
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