De nombreuses démarches citoyennes (les feuilles d’eau par exemple), les réflexions à l‘échelon national des partis de gauche font de l’eau un bien commun à part, fragile, d’une nécessité universelle. Tous en conclue que ce caractère exceptionnel nécessiterai d’en faire un service public hors de la sphère de l’entreprise privée. Le recours à une délégation de service public à Saint pierre des corps est elle compatible avec ce positionnement ?
Dés lors que l’on s’engage dans une délégation de service public pour le service de l’eau potable il me semble que c’est toute notre conception du service public qui est en jeu. Nous avons l’habitude de nous exprimer dans de nombreux vœux présentés au conseil municipal sur des sujets de dimension nationale, à l’inverse nous ne pouvons pas dire que notre position sur le service de l’eau ne participe pas du débat national sur ce sujet. Dès lors pourquoi ne déléguer que sur l’eau ? Qu’en est-il des emblématiques services aux habitants ? Des services publics nationaux ?
La voie du courage est celle de la régie municipale. C’est sans doute celle qui ne tord pas les principes. C’est également celle qui veut à notre échelle redonner du poids au politique dans la balance avec le pouvoir économique. Mais c’est aussi le chemin le plus escarpé. Le cout du service et le défi technique de son exécution sont des obstacles franchissables mais au prix d’efforts conséquents. Quels sont les réels surcouts ? Peut-on envisager des coopérations intercommunales sur les aspects qui entrainent de surcouts (les astreintes de personnel, les matériels spécifiques) ? Très concrètement quel est le prix de ces efforts pour la collectivité et sur les usagers.
Par ailleurs rien ne permet de dire que le prix consenti par Veolia restera bas. La consommation baisse et par conséquent les rentrés financières en découlant. Dans le même temps les charges ne baissent pas et devraient augmenter. L’opérateur devra bien, à un moment ou un autre, répercuter ce phénomène sur les factures. A souligner que l’étude de service public 2000 nous dit que les prix compétitifs consentis par Véolia sont le résultat d’une compétition aigue entre les opérateurs. Faire le choix de s’engager à nouveau dans le voie de la délégation validerai le fait que le libre concurrence favorise un bon exercice du service public. N’est ce pas l’essence de ce que nous disent les libéraux purs et durs ?
L’étude de service public 2000 nous dit que la bonne taille pour un service public de l’eau c’est Tours Plus. Etre les militants de cette option est sans doute être au service à la fois du réalisme et de l’ambition. Mais sa mise en œuvre ne peut que s’étaler dans le temps. Les réalités du service public de l’eau dans les communes de l’agglomération sont diverses ainsi que les volontés politiques. Il faut sans doute pour cela agir en mutualisant progressivement, comme dans un parcours d’escalade, prise par prise. Pour cela il faut que notre débat soit ouvert, dépasse les frontières de notre commune. Que pouvons-nous mettre en commun ? Quelles sont en la matière les questions des autres communes ? Quel horizon définir à l’échelle de l’agglomération ?
Il faut bien noter que la question du prix de vente de son eau par la ville de Tours est indépendante de nos futurs choix. Tours peut aussi bien vendre son eau à une régie qu’à un opérateur privé. Le choix entre une régie publique et une délégation de service public est entièrement dans les mains des élus municipaux.
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