Vendredi soir nous avons voté le budget de notre ville.C'est un budget très serré et nous sommes bien obligés de constater que nos marges de manoeuvre vont en se rétrécissant. Une pression fiscale accrue nous semble hors de propos quand tant de familles sont dans des difficultés importantes . Le recours au crédit reste un exercice requérant une maitrise parfaite ,ce que le service financier fait parfaitement. Mais cette maitrise à atteint ses limites. Nous avons demandé que soit menée une étude approfondie de notre fonctionement afin d'optimiser nos moyens et de garantir des services de qualité à la population. Je vous livre ci -dessous la déclaration que j'ai faite au nom de notre groupe.
Malheureusement nous avons trop souvent l’impression d'entonner la même rengaine. Lors du débat d’orientation budgétaire du 31 janvier dernier nous avions déjà noté pour la déplorer la piteuse leçon de morale de l’état. Contraindre notre budget par la compression des dotations au nom de la discipline budgétaire au service de la réduction de la dette est une pantalonnade. Comme nous l’avions souligné les collectivités ne pèsent que pour 10% dans l’endettement public et uniquement pour investir et non pour le fonctionnement contrairement à l’état. De la même façon, notre obligation d’équilibre nous oblige de fait à la maitrise de la dette. Nous avons donc du mal à entendre les conseils de prudence d’un pompier pyromane.
Pour ce qui est des recettes nous nous félicitons de la maitrise de la fiscalité tirée des ressources des habitants. C’est bien entendu un heureux effet de l’évolution des bases. Mais cela n’en repose pas moins sur les revenus de nos concitoyens . Il est heureux que nous n’y ayons pas ajouté la demande d’un effort supplémentaire en regard des difficultés de l’époque. Je vous rappelle également que si l’on s’en réfère à l’imposition moyenne par habitant nous avons maintenant rattrapé la plupart des communes qui nous environnent
Imposition moyenne par habitant
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2010 (€)
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2009 (€)
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%
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Saint-Pierre-des-Corps
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429 €
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369 €
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16,26%
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Montlouis
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424 €
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392 €
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8,16%
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Saint-Avertin
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230 €
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403 €
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-42,93%
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Chambray
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446 €
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430 €
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3,72%
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Fondettes
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479 €
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450 €
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6,44%
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Joué les Tours
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487 €
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435 €
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11,95%
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La Riche
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518 €
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495 €
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4,65%
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Chinon
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532 €
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477 €
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11,53%
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Amboise
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476 €
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431 €
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10,44%
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Saint-Cyr/Loire
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535 €
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486 €
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10,08%
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Cela doit, pour l’avenir nous interroger sur la pertinence d’un nouveau recours à une augmentation de la pression fiscale. Peut être avons-nous atteint là un seuil à ne pas dépasser.
La section des dépenses de fonctionnement concentre beaucoup d’inquiétudes Chaque adjoint a mené un travail d’ajustement des dépenses aux recettes en diminution. C’est une exigence nécessaire, chaque € dépensés devant l’être au plus juste. Néanmoins cet exercice a ses limites. Nos dépenses de fonctionnement irriguent une large offre de service aux habitants, services souvent indispensable à une population en grande difficulté. Mais sommes nous encore totalement assurés que leur définition correspond de façon ajustée à ses besoins. Sommes nous surs que leur fonctionnement ne puisse à la fois gagner en qualité pour l’usager, en optimisation des moyens de fonctionnement. Entendons nous bien notre propos n’est pas de dire que des services ne devraient plus être rendus. Notre souci est de continuer à assurer ces services mais pour y parvenir nous devons explorer en profondeur et objectivement notre fonctionnement. L’auto évaluation à ses limites, le recours à des professionnels reconnus, aptes à mener une démarche de type participatif, couplant la recherche de la qualité du service rendu à la population à l’optimisation des moyens nous semble incontournable. Nous souhaitons que l’année budgétaire qui s’ouvre soit celle où s’engage résolument une réflexion sur cette proposition.
L’importance de nos dépenses de fonctionnement est certainement un frein pour l’investissement .Pourtant, convenablement orienté, il nous permettrait d’aller vers des dépenses de fonctionnement plus contenues A titre d’exemple le document de présentation note le bénéfice que tire notre ville des efforts de gestion réalisés en particulier sur les dépenses d’énergie. Le renchérissement des énergies fossiles, leur épuisement progressif et les questions cruellement posées par la tragédie japonaise doivent nous pousser à nous engager encore plus avant dans ces démarches. Nous devons entamer une réflexion d’ampleur sur le long terme : comment faire pour que notre patrimoine soit encore plus économe, comment engager notre ville dans l’effort vers plus d’énergies alternatives ? Retrouver de la capacité d’investissement permettrait de nous y engager avec plus d’ampleur et de façon planifiée. Mais nos seuls forces n’y suffiront pas et l’abandon progressif des ambitions du Grenelle rend encore plus évident le besoin d’un changement politique. Le débat pour l’échéance de 2012 devra répondre à ces questions.
Il faut noter les efforts déployés par les services pour contenir la dette de notre ville et les féliciter de leur vigilance. Mais ne sommes nous pas au bout de ce que peuvent nous faire gagner ces louables efforts ? Ce levier ne peut guère nous permettre de retrouver de la capacité à investir autant qu’il serait souhaitable.
La diminution de notre épargne prévisionnelle nette est également un symptôme du rétrécissement de nos capacités d’action (294 000€) et doit solliciter notre vigilance.
Nous plaçons des espoirs sur l’échéance du printemps de 2012, qui si elle voit le succès de la gauche devrait voir revenir au premier plan de fortes politiques publiques. Mais les efforts pour la restauration seront longs et les réajustements éventuels des dotations ne seront ne nous dispenserons pas d’un effort d’adaptation des services aux besoins, de la recherche de la qualité du service rendu, et d’un travail d’optimisation des dépenses de fonctionnement. Nous souhaitons que cette année qui nous conduira jusqu’au budget 2012 soit celle qui nous permette d’avancer dans cette voie.
Nous votons ce budget en formant des vœux pour que se dessinent des perspectives politiques nouvelles qui permettent à notre collectivité de mieux servir les habitants. Mais nous sommes également convaincus que nous ne pouvons nous passer d’un regard approfondi sur la façon dont nous les servons pour pouvoir continuer à le faire au meilleur niveau.
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