Rares sont les réflexions négatives pendant le porte à porte pour les primaires. Au moins une d’entre elles semble rencontrer les idées développées dans quelques tribunes. Hier après midi un habitant m’a dit « C’est aux partis de désigner leur candidats, si vous faites une primaire c’est que vous n’êtes pas capables de le faire ! » Ma première réflexion, à postériori, est de me dire que le pluriel au mot parti n’est peut –être présent que dans mon esprit et sans doute pas dans celui de mon interlocuteur. Ma deuxième est que le processus de la primaire est justement fait pour sortir le débat politique du cercle restreint des militants patentés. Certains y voient le risque d’accentuer la pression médiatique et sondagière sur le politique. Mais n’est ce pas déjà vrai ? Enfin, c’est faire peu de cas du rôle militant. Il est à mon sens revivifié, revalorisé tant nous jouons en ce moment un rôle de pédagogues d’un nouveau droit, d’une nouvelle forme d’intervention citoyenne.
« Moi je n’irai pas voter à la primaire parce que je suis pour l’humain ! » L’homme qui me fait cette réflexion milite pour la gauche traditionaliste. Je suis resté un temps sans parole face à cette réflexion. On ne serait pas « pour l’humain » en allant voter à la primaire ? Et au-delà il y aurait bien une « avant-garde politique » qui aurait à voir avec l’humanité tandis que ceux qui n’y appartiendrait pas seraient en dehors ? Je ne partage pas cette conception profondément datée et restrictive. Pour moi tous les militants, en dehors des fidèles de l’extrême droite, sont les défenseurs de l’humanité. Nous différons dans nos façons d’envisager son avenir et sa promotion et c’est là que se situe le combat politique. Dans ce combat je n’ai d’ennemis qu’à l’extrême droite, pour le reste je n’ai que des adversaires, tous humains et respectables.
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