Depuis un mois j’effectue mes déplacements domicile- travail, à raison de deux allers et retours par jour, en vélo. Chaque matin je traverse une partie du vieux Saint Pierre pour gagner les bords de Loire puis les suivre jusqu’au pont Napoléon à proximité de mon école.
Faire ce parcours quotidien c’est un plaisir sans mélange. Celui de longer le fleuve sur une bonne partie de mon parcours et de pouvoir caresser du regard ses langues de sable et ses eaux jamais monotones. Au fil des jours s’impose l’idée que la ville de Tours s’adosse volontairement à la Loire en essayant d’en faire autre chose qu’un cheminement automobile. La guinguette vient d’ouvrir, l’ile Aucard attend son festival, les bateaux de Loire n’attendent que leurs passagers en quête de calme et de fraicheur. Sur le chemin du retour, une fois passé sous le pont de l’A10, la coupure est nette. A gauche la Loire à vélo, à droite le quai de la Loire et au milieu la levée comme une coupure. A gauche le chemin serpente et invite à une longue échappée le long du fleuve, à droite s’étend notre ville si loin de son fleuve. A gauche les cyclistes, sans cesse plus nombreux, effleurerons notre ville sans pour la plupart du temps même en deviner l’existence. A droite notre ville ne profite pas de ces passages qui apporteraient sans doute aux voyageurs un peu de répit et de fraicheur aux terrasses de nos cafés, permettrait peut être à une activité de location et d’entretien de cycle de s’implanter, à quelques chambres d’hôtes de s’ouvrir dans le vieux Saint Pierre. Nous pourrions de la sorte un peu plus partager le charme de nos rotes et créer chez nos amis de passage l’envie de revenir.
Jours après jours s’impose aussi l’idée que les déplacements urbains cycliste sont à développer de façon très volontaire. Une étude de l’OMS montre que 30% des trajets effectués en voiture sont inférieurs à 3 kilomètres et se couvrent en 15 minutes en vélo. Pensez-y chaque matin quand vous roulez au pas. Le monde dans son édition du 31 mai nous apprend que 3 heures de vélo diminuent le risque de mortalité de 38%.Pensez-y, chaque matin, quand vous êtes coincé dans les embouteillages. Les déplacements automobiles sollicitent une énergie fossile sans cesse plus couteuse et polluante comme le montre les résultats des capteurs ligair. Le vélo nécessite surtout un investissement de départ, bien plus modeste qu’une auto, et un entretien réduit. Pensez-y, chaque fois que vous passez à la pompe.
Pour que le mouvement vers des déplacements sains s’amplifie les collectivités doivent poursuivre et amplifier leurs efforts. Beaucoup a déjà été fait et les interventions sur des voiries anciennes et les couts induits ne sont pas négligeables. Mais au moment de faire des choix le développement des circulations saines doit faire partie des options retenues. Nous devons avoir à l’esprit que les bandes cyclables ne sont que des palliatifs et que la constitution progressive d’un réseau cohérent de pistes cyclables piste cyclable doit être un objectif fort. Sur le réseau existant on ne peut plus tolérer que les pistes soient occupées par des voitures en stationnement (je pense à l’avenue Pompidou). Dans notre ville nous devons réfléchir à l’amélioration du revêtement de nos rues. Trop de parcours sont rendues chaotiques par une chaussée en mauvais état. Enfin, un des soucis majeurs des cyclistes est le stationnement, à la fois en quantité et en qualité. On doit pouvoir attacher son vélo ou que l’on se rende et on doit pouvoir bénéficier de stationnement sécurisés sur des point bien répartis dans l’agglomération.
La qualité de vie dans nos villes dépend largement de nos comportements individuels. Les collectivités doivent encourager ceux qui vont dans le bons sens. Pensons-y.
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