Chaque année 150 000 élèves sortent du système éducatif sans diplôme ni qualification. Les parlementaires socialistes, dont Marisol Touraine députée de Saint Pierre des Corps et Jean Patrick Gille, ont déposé une proposition de loi pour contrer ce phénomène alarmant. L’exposé des motifs avance quelques arguments éclairant ce texte.
Répondre au décrochage est une exigence économique tant la formation est une arme contre le chômage des moins de 25 ans. Pour mémoire cinq jeunes sur six sortant avec une qualification en main d’un CFA en région centre trouvent un emploi dans les six mois qui suivent. C’est aussi prendre en compte un cout souvent méconnu, celui économique et social de l’échec scolaire.
C’est aussi une exigence sociale. La majorité des décrocheurs sont issus des milieux les plus défavorisés. Etre de gauche c’est penser qu’il n’y a pas de fatalité et que la naissance ne peut être une prédestination à un destin social. Se battre contre le décrochage c’est lutter contre les inégalités.
C’est une exigence pour la démocratie. On doit redonner à ces élèves à l’abandon le gout d’apprendre pour restaurer la foi dans leur propre destin social. Il y a urgence à faire que le désespoir ne s’ancre pas au cœur de chacun de ces jeunes. Il est indispensable que notre société n’avalise pas l’abandon d’une grande part d’une génération. Nous le payons déjà au prix fort au premier chef humainement, mais également socialement et économiquement.
Le projet de loi prévoit de rendre obligatoire la scolarité dès 3 ans, car c’est dès le plus jeune âge que l’on lutte avec efficacité contre l’échec scolaire. Il propose également que toute exclusion d’un établissement soit assortie d’un accompagnement en lien avec sa famille. « Cette disposition s’inspire notamment de l’expérimentation menée depuis 2008 par le conseil général de Seine-Saint-Denis, en collaboration avec l’éducation nationale. L’année dernière, près de 500 jeunes ont été accueillis dans les 7 dispositifs d’accueils soutenus par le conseil général sur 7 villes pour 20 collèges. Le bilan de cette expérimentation est positif, 90 % des élèves accueillis ne font pas l’objet d’une nouvelle exclusion »Le collège Clisthène de Bordeaux déjà cité sur ce blog prose également des modalités de prise en charge de ces élèves. Enfin le texte prévoit d’étendre le champ d’action des RASED aux collèges, ce qui implique l’accroissement de leurs moyens, à l’inverse de la politique actuelle de rabotage.
La victoire en 2012 se fondera sur le concret, sur des propositions qui remettront l’espoir pour chacun à l’ordre du jour. En voila une que vous pouvez consulter a l’aide ce lien.
http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion3218.asp
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