Il faudra sans doute attendre l’issue de la présidentielle pour commencer à dresser un bilan un peu réflexif sur les effets transformateurs de la primaire citoyenne. Il me semble que l’on peut d’ors et déjà faire trois constats.
Le premier est celui que je nommerai l’effet de souffle. Souvenons-nous des interrogations vertueuses de Jean François Copé sur l’utilisation supposée des listes électorales. Les socialistes succomberaient à la tentation du fichage voir de la chasse aux sorcières parmi les personnels municipaux. Puis ce fut « les socialistes en mal de leadership ». Il est vrai que l’UMP ne connait pas ce genre de scrupules si l’on en juge la façon dont Guillaume Pelletier-Sarkosyto impose sa candidature aux législatives. Depuis le succès le langage est tout autre : « Pourquoi pas pour les municipales ? » « L’UMP n’échappera pas à une primaire en 2017 » déclare Valérie Pecresse. Notable déplacement de position, l’effet de souffle.
« Le PS s’autodétruit dans des haines inouïes à travers les primaires » déclarait Jean-François Copé sur Europe 1 le 26 avril. Je dois sincèrement dire que l’immense majorité des socialistes a été à la hauteur de l’enjeu. Aussi bien les débats entre les candidats, que ceux organisés avec leurs mandataires dans les sections d’Indre et Loire se sont déroulés dans une mutuelle bienveillance qui n’édulcorait en rien les propos des uns et des autres. Nous avons collectivement réussi ce bond qualitatif et nous pouvons en être fiers. Cette capacité à dépasser nos différences doit nous donner matière à réflexion pour l’avenir.
« Les primaires socialistes, la fin du parti militant » écrivait Rémi Lefèvre. Je trouve que c’est bien au contraire un processus revivifiant. Loin d’être comme le prétend l’auteur « une réponse à l’échec de la rénovation » j’y vois plutôt un puissant levier pour trouver un sens renouvelé à l’outil politique qu’est le PS. Chacun de nous s’est retrouvé le promoteur et l’acteur d’un outil de rénovation démocratique. Le fait de nous soumettre à une sanction électorale nous a poussés à une expression plus qualitative qu’agressive de nos différences. De plus ces mêmes différences se sont retrouvées ramenées à de plus justes proportions : les fossés réputés infranchissables se sont retrouvées rigoles.
Pour illustrer mon propos je vous invite à visionner le reportage « PS : à l’école des primaires » de Chloé Buffard sur LCP. Ce sujet fait des allers et retours entre les moments nationaux forts et le long travail militant mené en Indre et Loire. C’est à la fois une bonne synthèse et un hommage au travail de tous.
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