L'organisation du temps scolaire est une question sérieuse. Tous s'accordent à dire que les journées sont trop chargées et que les temps les plus favorables aux apprentissages sont mal exploités comme en témoigne cette contribution d'Hubert Montagner sur l'excellent café pédagogique.
Mais quelle crédibilité a Luc Chatel pour mener à bien ce chantier? Comment jauger son revirement sur la semaine scolaire qui est passée à quatre jours pour repasser à quatre jours et demi? Quelle est la cohérence des annonces du ministre? Il semble bien que la seule logique qui prévale rue de Grenelle soit celle des annonces et ballons d'essai pour donner quelques fils à dérouler au candidat Sarkozy : après les orphelins de 16 h le temps scolaire. Le tout marqué du même sceau celui de l'agitation et de l'inefficacité.
Et puis quand on fait le compte de la conséquence induites par une journée scolaire remodelée, que je souhaite, on mesure les difficultés à résoudre. Comment accueillir les enfants à l'issue d'une journée se finissant à 15h30? Les collectivités ont les savoirs faire mais comment financer ces heures d'ouverture supplémentaires? Comment réorganiser les circuits de transports des collégiens?
Je le répète, la reforme du temps scolaire et indispensable, mais ce gouvernement a-t-il assez de cohérence et de volonté politique? Tous les doutes sont permis.
Comme le note un lecteur du Monde, Luc Chatel est le 59ème ministre de l'éducation depuis 1962, soit une moyenne d'un peu moins de 10 mois par ministre en responsabilité. Changer profondément l'éducation dans notre pays est indispensable. Mais il faut pour cela une action cohérente, nourrie de l'expérience des acteurs de terrain et qui s'inscrive sur le long terme. La droite ne me semble pas qualifiée pour un tel projet, la gauche doit le relever. C’est bien de volonté politique dont nous avons besoin et non d’illusion électoraliste.
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