Le projet de loi sur « l’assistance médicalisée pour mourir » n’a finalement pas passé le cap du vote par le sénat.
Je suis prêt à beaucoup d’empathie quand aux hésitations sur ce pas à franchir. Néanmoins certains arguments me semblent discutables. Ainsi quand Xavier Bertrand dit que « légaliser, c’est prendre le risque de banaliser » j’affirme en retour que la mort d’un être humain ne sera jamais un moment banal. Jeter ce regard sur la mort ne pourrait s’apparenter qu’à une inhumanité qui n’aurait de siège que dans l’âme des plus monstrueux acteurs des systèmes totalitaires. Je déplore l’incapacité de françois Fillon à dépasser l’opposition entre la mort assistée et les soins palliatifs, encore une fois il ne peut y avoir que de la complémentarité entre les deux.
Il me semble que se pose également la question du positionnement de certains médecins. Le « respect de la vie », au nom de très respectables convictions religieuses, doit il interdire à d’autres praticiens aux convictions différentes d’aider un être à assumer une décision réfléchie ? Je pense que le rôle du médecin en ces circonstances est d’éclairer la décision d’un individu mais pas de lui interdire tout pouvoir sur son existence.
Pour conclure je prendrai volontiers à mon compte les mots du rapporteur du projet de loi , le sénateur socialiste Jean-Pierre Godefroy « Il faut mettre fin au paradoxe qui fait qu’une personne prend l’ensemble des décisions durant son existence mais est privé de ses droits à la fin de sa vie »
Le débat n’est pas fini, donner du pouvoir à chacun sur son existence n’est-il pas un projet éminemment humain ?
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