La polémique renaissante autour des subventions du SCT Hand Ball me renvoie aux réflexions mises en avant il y a quelques années dans « Le monde » par un psychanalyste. Il y observait le rapport du citoyen comme le rapport d’un sujet à la figure maternelle. Il y reprenait le concept de « mères suffisamment bonne » (well enough mother) développé par Winnicot. Que dit-il ? Qu’une mère doit avoir des réponses équilibrées face aux demandes de son enfant : ni trop, ni trop peu. Trop peu ouvre le chemin de l’anéantissement pour un être trop fragile pour assumer seul sa croissance. Donner trop empêche l’accès à l’autonomie et maintient dans le sentiment de la toute puissance : il me suffit de vouloir pour avoir. La puissance publique est confrontée à ce genre de problématique. Donner sans frein au risque de couper le bénéficiaire des exigences du réel. Ne rien donner comme la droite le fait de plus en plus au risque de la désertification sociale. Ou alors adopter une attitude d’étayage des projets naissants, de soutien des initiatives les plus indispensables au plus grand nombre, d’accompagnement à l’autonomie progressive des projets les plus solides.
La polémique attisée par le président du SCT Hand Ball me semble relever de cette optique. Voila des mois qu’il agite le chiffon rouge : Tours Plus ne donne pas assez et si on ne rectifie pas le tir il retire l’échelle. « C’est la crise pour tout le monde » déclare-t-il. Il parle d’or, c’est aussi la crise pour les collectivités territoriales dont les ressources sont asphyxiées par une réforme fiscale mal menée. L’agglomération est bien obligée d’en tenir compte et de tenir serré les cordons de la bourse. Monsieur Bouhour note le soutien que lui apporte le député maire de Saint Cyr, pourquoi ne lui demande-t-il pas des comptes sur cette réforme qui n’est surement pas pour rien dans la gestion serrée des subventions.
Je ne doute pas un instant de la force de l’engagement que représente la présidence d’un club sportif, y compris au prix de l’engagement financier personnel. Mener un tel projet, surtout en période de croissance, c’est prendre un chemin bordé d’inquiétudes et semé d’embuches imprévues. Le plaisir et la satisfaction ne viennent que plus tard, quand l’enfant devient adulte et tient seul sur ces deux jambes. « Quand on a aussi longtemps rêvé, on ne peut pas descendre du nuage. On se casse la gueule » C’est peut être aussi une partie du problème.
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