Un nouveau collectif, Roosevelt 2012, est apparu sur la toile et je recommande sa lecture à celles et ceux qui ont décidé que la lucidité était indispensable pour appréhender la situation politique. Indispensable mais inutile si cela ne mène qu’au désespoir libéral ou à la censure morale de la gauche traditionaliste. Parmi les fondateurs de ce collectif Cynthia Fleury (la fin du courage), Pierre Larrouturou vu à Tours pendant la campagne de Jean-Patrick Gille, Caroline Fourest combattante implacable de la droite extrême et tant d’autres que vous pouvez retrouver ici.
Pourquoi Roosevelt, parce que en arrivant au pouvoir au cœur de la dépression des années 30, alors que tout semblait perdu Franklin Delanoe Roosevelt par une action politique forte a permis d’ouvrir une ère de prospérité durable. Le new deal , la nouvelle donne, le vecteur puissant de la sortie du chômage de masse et de la pauvreté pour des millions d’êtres humains. C’est le chemin qu’il nous faut à nouveau emprunter.
Cinq exigences sont énoncées par ce collectif.
Dire l’extrême gravité de la crise. Le regard que l’on porte sur toutes les économies majeures de la planète peut faire penser que nous sommes loin de l’issue de la crise si nous n’agissons pas. Les Etats Unis ont de plus en plus de dette et de moins en moins de croissance et ,dit le collectif « La première économie mondiale est comme une voiture, qui a besoin d’un litre d’huile tous les 300 mètres. A tout moment, elle peut casser une bielle et le moteur va exploser. » En Chine la bulle immobilière atteint le double de celles des USA à la veille de la crise des subprimes, le chômage atteint 20% qu’en sera-t-il après l’explosion de la bulle ? Les pays émergents qui devaient tirer la croissance mondiale sont en forte décélération. « Le capitalisme vit une crise suicidaire pour l’humanité » disait Michel Rocard en 2007.Si l’on s’en tient à la doxa libérale l’austérité sans volonté de changement nous fera prendre la prochaine déferlante sans aucune possibilité de parer à sa violence. Il faut agir, vite et fort nous dit le collectif.
Sortir de la confusion. Poser enfin le bon diagnostic. Aux Etats Unis jusqu’en 1981 l’équilibre entre la dette et le PIB était stable. La croissance n’avait pas besoin de la progression de la dette, les salaires connaissaient une progression garantie, équilibrés avec les dividendes. Mais les Reagonomics frappent, l’économie est dérégulée, la fiscalité dégringole, la précarité s’installe. Une seule solution pour maintenir le niveau de vie : la dette, la dette, la dette. Pour les particuliers comme pour les états. Dans la zone €uro « avant 2002 c’et l’endettement des entreprises qui tire la croissance, depuis 2002 c’est l’endettement des ménages qui le fait » dit Patrick Artus directeur des études de Natixis. Cet argent a été déversé dans la finance, sans que jamais il ne profite à l’investissement profitable à la société dans son ensemble. Alors que la conviction que la crise vient d’un niveau d’inégalités insupportables gagne de pus en plus de terrain, la crise grecque vient relancer les leurres libéraux » « c’est l’état providence le coupable ! » La dette des états est certes à un niveau sérieux, en France elle représente 90% du Produit Intérieur Brut : si l’on devait rembourser ce que doit la France en une seule fois 90% de la richesse produite en un an y passerait. Ce que la finance pompe de la richesse nationale il faut en récupérer une part pour les besoins essentiels : éducation, santé…et dans le même temps diminuer la dette et fuir la toxicomanie de l’endettement. Partager un bon diagnostic ne peut que nous aider à trouver des solutions.
A crise globale réponse globale. La crise touche tous les peuples en les plongeant dans le chômage de masse. Les petits salaires, le chômage nous enfoncent dans l’endettement pour nourrir la cupidité d’un petit nombre. S’attaquer fortement à cela est notre seule issue, restaurer un salariat véritable c’est s’attaquer à la dette. Comme l’écrit le collectif Roosevelt « ce sont des décisions politiques qui nous ont amenées à la crise, d’autres décisions politiques peuvent nous en sortir » Il en est de même de la dramatique crise énergétique et climatique pas de solution sans globalité de la réponse.
Nous avons décidé d’agir. II n’y a pas de fatalité mais il faut avoir les idées claires et une volonté de fer, de la trempe de celle de François Hollande avec la crise de la zone €uro et l’exigence de croissance. Mas pour agir il faut comprendre et il est urgent de diffuser ce message. Les touts prochains mois seront cruciaux, il faut convaincre le plus grand nombre pour peser et aider le gouvernement à changer de cap.
15 réformes sont nécessaires et le collectif les présente ici. Je ne les détaillerai pas, vous en laissant le soin, mais j’y reviendrai au fil de l’actualité.
Nous ne pouvons prétendre changer les choses sans les comprendre. C’est notre premier devoir de le partager pour que la volonté politique ne soit pas une vieille lune. Cela passe par chacun d’entre nous, courage citoyens !
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