Après une pause estivale la petite goutte d’eau va recommencer à couler sur un rythme encore compté avant d’accompagner d’un pas plus rapide une rentrée pleine de rendez-vous cruciaux.
Une petite note figurant à la rubrique « Matière à penser » du dernier numéro de philosophie magazine rapporte que le psychologue Simon Baron Cohen propose de substituer aux concepts de bien et de mal celui qu’il juge plus opérant d’empathie. Cette dernière est la capacité que nous avons de nous identifier à autrui dans ce qu’il ressent. Simon Baron Cohen suggère d’établir une échelle allant de zéro (l’insensibilité totale, pathologique aux autres) à six (la sensibilité la plus développée aux sentiments de nos semblables)
Je trouve l’idée séduisante et me demande si elle ne pourrait pas nourrir la réflexion politique. Etre de gauche se serait, d’une certaine façon, vouloir créer les conditions de l’empathie. Pour une part on peut penser que les êtres dégagés des préoccupations les plus pesantes recouvreraient peu à peu la capacité à comprendre les autres et par là même à redevenir des être sociaux. D’autre part je pense qu’à la deshumanisation des institutions, au travers de leur incapacité à prendre en compte les situations de détresse, il nous faudra très rapidement réarmer les services publics pour les doter de la capacité d’empathie nécessaire pour faire face aux dégâts humains de l’époque.
De façon plus personnelle je suis persuadé que celle ou celui qui veut consacrer une part de son existence au politique se doit de tenir cette capacité d’empathie en éveil. Nous sommes constamment confrontés, quelque soit notre niveau de responsabilité, au contraintes réglementaires et techniques, à la nécessaire prudence budgétaire. Ces impératifs peuvent facilement altérer cette capacité à comprendre totalement la situation de celles et ceux pour le service de qui nous avons été élus.
Je suis convaincue que l’aptitude à l’empathie est une des différences essentielles entre les politiques épousant bien leur rôle et ceux qui ne sont que les relais des technocraties qu’elles soient d’état ou locales. Soyons bien sur nos gardes pour ne pas, insensiblement, nous faire déborder et l’oublier.
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