Il y a 90 ans se tenait à Tours, du 25 au 30 décembre 1920, le congrès historique qui allait acter la division de la gauche entre le parti communiste français et la SFIO qui deviendrait l’actuel parti socialiste.
La gauche en sortira durablement divisée. Le choix, pour les créateurs du parti communiste, de se fondre dans un appareil très centralisé à la discipline quasi militaire explique encore de nos jours ce qui caractérise le PCF: une foi solide dans la centralisation et le rôle lourd que doit jouer l’état, un attachement fort à un cadre idéologique qui globalise la compréhension du monde. Ce choix, sans doute très sécurisant pour la pensée politique, ne facilite pas la prise en compte des nouveaux contours que prend la gauche du 21ème siècle. C’est ainsi que l’affirmation des thèmes portés par l’écologie politique passe aux yeux de beaucoup de communistes comme étant tout au plus des effets de modes boboïsants. C’est une illusion que de ne pas les prendre au sérieux, nationalement ou localement.
De notre coté nous avons trop souvent vécu la rupture de 1920 comme un péché idéologique. D’où, pour le pire, cette compulsion à se vouloir aussi marxiste que les autres en théorie et une certaine gêne à endosser le costume de la social-démocratie. Pour le meilleur nous avons su ne pas confondre puissance de l’action public et poids de l’état et devenir les promoteurs et les acteurs de la décentralisation. Il nous reste encore beaucoup de complexes à jeter aux orties. C’est néanmoins chose bien entamée depuis l’adoption de notre déclaration de principes en 2008 (http://www.parti-socialiste.fr/le-ps/la-declaration-de-principes) et les conventions thématiques de l’année qui se finit.
Le mensuel l’histoire (http://www.histoire.presse.fr/) consacre un excellent dossier dans son numéro de décembre à ce moment d’histoire. Dans son éditorial la rédaction souligne que sans la division de 1920 « on se prend à imaginer ce qu’eut représenté cette force dans un parti social-démocrate unifié, à l’exemple de la Suède. Mais on ne refait pas l’’histoire » Certes, mais il nous reste à l’écrire en préparant 2012 comme un nouvel acte fondateur .
Il reste dans nos gènes communs le rejet absolu de l’extrême droite. Dans quelques jours, les 15 et 16 janvier 2011, se tiendra à Tours un autre congrès, celui du front national. Je suis sur que nous nous retrouverons cote à cote le 15 janvier à 14h30 place de la liberté à Tours. Au-delà de nos deux formations il faudra rassembler toutes les familles de la gauche du 21ème siècle, et au-delà ceux qui veulent défendre la république, notre bien commun. Nous y trouverons la large alliance nécessaire à ce que l’après 2012 soit un tournant.
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